Nope c’est la volonté d’intégrer les Noirs dans l’histoire du cinéma

En partant du tout début de ces images du jockey noir galopant prises par le pionnier mais qui connaît le nom du jockey que l’Histoire a bel et bien avalé dans la grande langue du temps

En choisissant un héros noir (et non pas personnage secondaire noir comme se plaisent à le faire films hollywoodiens des décennies récentes, non pas faire-valoir du Blanc) en choisissant un autre personnage Asiatique et le seul Blanc cheveux peroxydés a des allures d’alien

En mêlant tous les genres western thriller science-fiction film d’horreur pour fabriquer un film hybride qui part d’un nuage suspect pour révéler la bête

En détournant les poncifs (la soucoupe volante est un animal en forme de soucoupe et avalant chair humaine caméra parfois dans son gosier étrange de bête numérique pour satisfaire aux lois du genre)

Pas de belle face à la bête mais une femme noire volontaire et joyeuse et homosexuelle et citadine

Dans un vaste décor de nature déserte et de montagnes arides en Californie se déploie autre chose d’Hollywood

Dans les studios l’essai n’a pas marché, le Noir a échoué en présentant son cheval noir pourtant nommé Lucky donc se replie sur ses terres, les terres réelles du western où va se jouer la science-fiction la plus élémentaire et facile

Un parc d’attraction très américain et très far West avec spectacles kitch et public affublé de chapeaux de cowboy pour faire croire, grandes reproductions plastifiées de chevaux ou cowboys. Mais tout sera avalé par la bête impitoyable

Le Noir est le dernier cowboy réel, dernière image apparaît sous la fausse porte de ranch mais possède ranch réel aspergé de coulures de sang très rouges, mais avec son sweat orangé et son jean rebelle conserve sa belle capacité de cowboy à galoper, quand les motos s’écrasent malgré les casques brillants et parfaits

Appendre à dresser la bête venue de l’espace ou le cheval c’est tout comme

Un art oublié

Comme celui du cinéaste accroché à sa caméra mécanique qui tourne et tourne la manivelle il faut changer la pellicule mais ça marche à tous les coups ça sursoit aux coupures intempestives de courant dues au champ magnétique de la bête et aux aléas numériques

Car c’est encore une histoire de cinéma

Le cinéaste mécanique tellement absorbé par l’image que se sacrifie à la bête la regarde est avalé avec sa caméra avec l’hypnose-fascination

C’est comme le cinéma il faut capter des images il faut emprisonner la bête dans les caméras numériques de surveillance caméra A caméra B caméra HS ou se relayant toutes les caméras d’un tournage

Montrer ce qui sourd du nuage immobile et trompeur

Faire des images coûte que coûte fabriquer des images et des mythes

Comme le cinéma hollywoodien il s’agit de faire des dollars de s’enrichir (quand les chevaux du Far West ne paient plus) de sauver le ranch

Mais au final il ne s’agit plus que de capter des images dans l’urgence et le galop, conquérir l’ouest par l’image seule, avec cavalier noir quitte à mourir

A propos de Nope, Jordan Peele, 2022.

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