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C’est lorsque l’air touche ma peau qu’il me faut apprendre :
à dire le chaud, à dire le froid
à se saisir des distances qu’il faut étendre et caresser
avant de les parcourir

Quand mes yeux se ferment à nouveau ils perdent de l’eau toute mémoire
Les rythmes scindés sont envoyés en tous points de la Terre
et plus jamais
ils ne tiendront dans ma seule bouche

 

[orient]

une réaction sur ma peau, il n’y en a pas
un parfum d’enfant et de repos, il n’y en a pas
des rayons décomposés par le sable et la lumière, il n’y en a pas
la voix qui chauffe au fond de notre ventre non plus, elle n’est pas là

en dehors d’une ouate noire posée sur chacun de nos pores
d’un souffle artificiel qui décolle chacun de nos cheveux
d’un vase où s’effrite un rameau trop longtemps oublié
qu’y a-t-il ?

le miroir à la surface de l’eau, on ne le voit pas
la vague tranchée par l’étrave d’un bateau, elle n’existe pas
la bouche qui s’entrouvre sur un désir incandescent, elle ne sonne pas

comme un géant sautillant sur le sable mouillé
à l’intérieur d’une ronde fermée
l’air s’irise au bord du silence

il y a l’ombre de nos dos et l’ombre de nos dents trop tôt refermées
sur un espoir qui bat, qui tient en lui le soleil qui circule
et tout l’air de la nuit et la lune qui blanchit

de battements nos dos se fissurent
c’est le jour qui naît, un orient des profondeurs
qui éclot en un irrégulier clapot

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Mu.E.s est une exploration répétée et inachevée

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