décider fermement de peut-être partir
préparer un baluchon lourd
d’un couteau d’un cadenas fermé à jamais d’une bouteille d’un bijou oublié d’un carnet
gribouillé de plaintes d’une pipe encrassée d’un vélo volé d’un porte-monnaie percé
cacher le baluchon sur le rebord de la fenêtre comme un entre-deux, prêt pour le moment où…
l’oublier et se rendre compte un jour que le baluchon
a disparu
soufflé par le vent d’automne ? emporté par l’oiseau turquoise ?
décider alors fermement de rester
parce qu’il reste les volutes d’un tatouage des trèfles violets la dentelle des nuisettes les
biscuits-lune une minuscule boîte porte-bonheur pleine un pot de confiture du vert galant vide
une couette perdant ses plumes une photo qui fait tellement rire des bougies quand la nuit
tombe trop vite une guitare
de toute façon le baluchon a disparu et il reste
la douceur
merci l’oiseau le vent merci
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Doux et léger, ce baluchon, qu’il vole loin !