Semeurs de bêtes (1)
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Après avoir enterré la graine, en précisant chaque fois ses instructions, il laissa Médoline se battre avec la croûte terrestre. La lumière des germes arrosait ses jambes nues, son visage, les buttes, se retirait. Le trou creusé son ombre fut profonde, presque inquiétante. Les graines pulsaient toujours dans sa main gauche. Il fallait les poser bien au centre, dans les ténèbres, puis rabattre les mottes cendreuses. Elle planta cinq graines dans des gestes qu’elle voulait précis, mais que le percutement de lumières retardaient. Le semeur avait allumé une cigarette derrière elle et, du coin des yeux, Médoline en recevait l’embout effervescent.