COUDRE
le monde les mythes et leurs secrets
Le monde a plusieurs couches
En chacune vivent plusieurs esprits
Coudre le monde c’est les visiter
Indiens Kuna
Coudre le monde : Molakana Coudre les tissus bariolés des indiennes Kuna Coudre les oiseaux sur fond de madrépores Coudre les mythes et leurs secrets Coudre les points de ton cœur avec un fil passé dans tes papiers de condamnée Coudre ces créatioures qu’on ne sait nommer en français coudre l’amour de si près saisi qu’il crie sans cesse au feu (Marot) Coudre les ballades et la ronde de tous les gars du monde et des veuves de marins Coudre les fleurs bleues ou bien les blanches Coudre un cœur pour la fête des mamans du dimanche Coudre l’Adieu à l’enfance Coudre les poèmes à dire et à chanter Coudre l’oubli d’éternité Coudre les souhaits et les promesses de paix trésor qu’on ne peut trop louer (Charles d’Orléans) Coudre les libres pensées avec des vers dorés Coudre nos dictionnaires de Pierre Bayle et d’Alain Rey Coudre les soleils irréductibles d’un 14 juillet Coudre Batouque rythme du tamtam sur la machine à écrire de Césaire (Aimé) Coudre les souvenirs de mon aimée quand nous buvions aux sources des bois la gorge en feu Coudre tout ce qui ne se coud pas Coudre ce qui secoue les jeux des forains sur les places en fête Coudre le temps des cerises sur la brise marine Coudre tout ce qui brise la malédiction des gueux et des famines Coudre cet apoème sur le cahier d’un écolier qui dit pouce…c’est terminé
Mola (qui m’a été offerte) d’une indienne Kuna (lire Tableaux Kuna Michel Perrin chez Arthaud)
Avec la voix, s’il vous plaît.
https://poesiemodedemploi.blog/2021/08/20/molakana-coudre-le-monde-2/
Merci.
Lecture sobre et inspirée, Jean Jacques. L’accompagnement musical ne me paraît pas nécessaire. Ta voix, qui est intéressante, suffit.
https://poesiemodedemploi.blog/2021/08/22/molakana-coudre-le-monde-3/
prise de voix nue
Cher Jean-Jacques,
Merci pour ce message qui nous renvoie probablement à une des activités les plus anciennes et les plus nécessaires de l’homme. Coudre avec ses deux actions opposées : attacher, lier ensemble par nécessité, par amitié, par amour, et, emprisonner, replier sur soi : coudre la bouche… Molakana, une autre façon de vivre, de jouir de la vie par la gaieté, la couleur, l’ouverture. Un autre partage vers une espérance au quotidien. Nous devrions en découdre avec beaucoup d’aspects de nos vies qui en fait nous aveuglent, nous paralysent dans de pauvres petites pensées qui ne font que conforter nos existences dans une forme de nullité, de fermeture. A quand la table rase, le monde blanc* que réclame Kenneth White ?
Amitiés.
Le monde blanc « . Là se retrouvent et quelquefois se rejoignent, l’acquis traditionnel des Celtes, ses sources et ses variantes, ce qu’il tient de l’Orient tout en poursuivant sa migration de l’est à l’ouest pour la Sibérie, la Mongolie, le nord esquimau jusqu’à l’Amérique des Indiens. Véritable arc boréal que le poète parcourt, – With a book in one hand / a lump of quartz in the other (un livre dans une main / un bloc de quartz dans l’autre)… The degree of isolation / is higher / than in most place, (Le degré d’isolement / est plus élevé / ici qu’ailleurs.)
Jean-Marie Corbusier
« Le Journal des poètes »
* Le monde blanc « . Là se retrouvent et quelquefois se rejoignent, l’acquis traditionnel des Celtes, ses sources et ses variantes, ce qu’il tient de l’Orient tout en poursuivant sa migration de l’est à l’ouest pour la Sibérie, la Mongolie, le nord esquimau jusqu’à l’Amérique des Indiens. Véritable arc boréal que le poète parcourt, – With a book in one hand / a lump of quartz in the other (un livre dans une main / un bloc de quartz dans l’autre)… The degree of isolation / is higher / than in most place, (Le degré d’isolement / est plus élevé / ici qu’ailleurs.)
Je suis d’abord admirative des deux visions de « coudre » et « découdre » qui se complètent dans le texte poétique de Jean Jacques qui déplie et déroule son tissu palimpseste, et ce commentaire merveilleusement adapté qui lui joint une autre géographie, polaire cette fois, « blanche », mais qui peut aussi aller voir du côté des nomades et chamans.
Après, même si je comprends l’argument de P.H.S qui n’aurait en effet besoin que de la voix et du phrasé suffisamment lent , j’avoue aimer cet accompagnement au vibra essentiellement, cette course d’obstacle que franchissent allègrement les musiciens. Terry Gibbs, non?
Merci JJD d’avoir choisi un jazz vif de la bonne époque….
REPRISE
vibra vibra vibrations
qui vivra vibrera
dans sa niche prénatale
dans la mola de la pieuvre
tourbillon maelström
à l’origine du monde des indiennes Kuna
dans le tremblé des doigts des tisseuses
et des musiciennes aux mille voix
dans leurs étranges dessins
qu’on forme tous et toutes
sans le savoir
nb voir « la mola de la pieuvre » sur le site web ici présent
précision : vous pouvez voir « la mola de la pieuvre »
ici
https://wordpress.com/post/poesiemodedemploi.blog/7019
Moi aussi j’aime bien avec la musique, qui empêche la pose et le pompeux, toujours sournois quand on lit de la poésie, même la moins poseuse qui soit, et qui coud à larges points la lenteur nécessaire au sens, et la vitalité.
« Que tu sois environné par le chant d’une lampe ou par la voix de la tempête, par le souffle du soir ou le gémissement de la mer, toujours veille derrière toi une vaste mélodie, tissée de mille voix, où de temps à autre seulement ton solo trouve place. »
Rilke