l’odeur humide des fleurs
écrasées
entre les doigts de la pluie
lessive
les pétales de ma peau
eau d’été
emporte
les souvenirs pollen
*
les abeilles xylocopes
butinent ce que l’eau
a emporté
le miel qu’elles en font
après l’averse
n’est pas
comestible
*
des cendres
sous les paupières
cils rougeoient vif
le temps un feu de bois
les jours marquent fer rouge
sur ma mémoire
*
deux cheminées suie
percent mes iris
trop petites les deux
cheminées
pour contenir
l’incendie
des aubes
*
toutes les époques
se superposent
sur les rues du panier
le temps
n’existe plus
entre les pavés
instables
et les vêtements emperlés
sur les cordes
larmes nylon
des volets clos
*
les draps d’écume
froissent le fil bleu
méditerranée
je m’oublie
papier de riz
dans les vagues
*
je marche
sur les terres croquées de sel
jasmin olive sous semelles
le paquetage des hiers
lourd dans le dos
*
le soleil pleure
sur mes épaules
calcaires
le soleil m’effrite
de ses larmes
brûlantes
me laisse
amnésique
*
j’ai perdu mon reflet
un instant sans-passé
j’effeuille mon ventre
éphéméride
– libre
.
.
.
(Photo Александр Прокофьев, Pexels)