Faux janvier
L’hiver les poivrait
aux narines frétillantes
poignantes giroflées
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jamais mes hiers
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Khamsine
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Vent d’avril violent
marchand de sables orange
asphyxieur de Sphinx
.
rabotait mes big-bangs
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Flamboyants
Ces scouts secs pétaient
leurs rouges matés de sable,
en rang sur la route
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vieux et j’en pleurais
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Sham-en-nessim
… j’y trouvai le nom
de la tiédeur or de mai
étreinte d’enfant
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et bénis nos siècles
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Souq
Juillet ce tout jaune
sous les sabots lents des ânes
fruite la poussière
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comme où je naquis
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***
Aswan
Draps lavés au Nil
brûlent vos mains et j’enrage :
même Râ ignore
.
nos vraies pharaonnes
Dans le souk Ra et Pharaonne rivalisent avec Sphinx en apnée Un âne passe marchand de sable et de photos instantanées « Jamais mes hiers » Narines poivrées
Voici le muezzin matinal qui échote aimablement à mes vieilles photos, que Râ et Allah le remercient de ma part !
Des polaroids que l’on contemple bien plus longtemps que la minute trente dont tu parles dans ta présentation, tant chaque mot et chaque image suscitent d’échos. Souvenirs de moments précis, mais ouvrant sur l’universel : c’est ce que je ressens en particulier avec l’odeur persistante des giroflées ou la magistrale évocation de la puissance du vent. Et quant au dernier polaroid sur les « vraies pharaonnes », il m’enchante, et me donne envie de saluer toutes les femmes qui entretiennent le monde et la vie, dans le chaos provoqué par ce que Laure Peytavin appelle dans un livre « Le coût de la virilité ».