la mer et son ciel clairs
ont gobé l’horizon
par les deux bouts
des amants jeunes en somme
(et qui dévore qui n’importe)
longtemps avant l’encre de la nuit
– mais déjà sa porte s’entrouvre invisible tendre –
sont une page blanche
– mais des glycines peuvent y trembloter –
sont un nouveau-né
(ah le blanc bleuté de ses yeux)
qui attend pour s’écrire
les mots des éblouis
mots muets de leurs iris sur sa peau
en ont vu assez
pour ne pas se blaser de ces exquis retours
pareils
– mais jamais tout à fait –
lisse et moiré le voile de vélin pas le chaud
coton cocon ébouriffé de ces brouillards où se lovent les films intérieurs
là c’est frais simple ça sourit
pour le choeur bouche bée des éblouis
bref
avril
et devant nous
ce presque blanc cette presque pas brise
d’algues même au fond de l’eau
ce cinéma abstrait
cette magie sans flafla
inscrit aussi dans nos échines
– cadeau –
l’autre paysage
l’arrière-pays
qui accouche
à très petits cuicuis
de verts espérés
– frissons –
Laure-Anne,
je veux juste vous dire que je goûte votre manière inattendue d’associer des mots, de créer des ponts desquels mon imaginaire peut décoller en liberté.
Un jour, je retournerai à Marseille, où j’ai passé mes lundis pour le parcours D.U. Atelier d’écriture en 2017-2018.
Un jour, je vous écouterai dire votre poésie, alors je m’amuserai, je m’émerveillerai, je sentirai comment les émotions traversent mon corps et emporte mon esprit vers les étoiles et les ciels d’avril…
Etienne
Merci cher Étienne… avant le covid une lecture musicale d’extraits de mon recueil ChAIrs de temps se préparait… et puis ….
En tous cas si vous passez par Marseille je partagerai avec plaisir un café et quelques nouvelles avec vous et ceux de votre promo DU car j’en garde un très bon souvenir…
Peut-être donc à un de ces jours … et si vous avez des textes à proposer à Fragile-revue, n’hésitez pas! Bel été !
Pour moi, outre l’art qui te caractérise de faire dialoguer les sensations entre elles, j’apprécie dans ce texte l’évocation de ce je ne sais quoi d’énergie neuve et de ciel simple. ça fait du bien.
Et puis du coup j’attends mai (-sur roses ?) et puis juin et puis tous les douze en fait …
Merci chère Ariane! En fait c’est censé faire partie de mes petites Météores mais oui mai sur roses pourrait bien venir surtout depuis que je vais plus souvent en Angleterre…. Un enchantement
Et une petite sous partie avec quelques moments de quelques mois …. Merci de l’idée.
Connais-tu à propos les magnifiques Saisons de Tchaikovski ?
Jolie toile d’araignée tissée entre les sens, les nôtres, ceux des mots, une architecture légère qui porte un poids de chair et de vie.
Grazie, cara amica! Quando ci mandi uno poema per Fragile?