dans ma vie nocturne
je sais voler dans les airs
personne ne le sait
je le dis
personne ne me croit
je le montre
tous le tiennent au secret
je m’amuse énormément
c’est un privilège
grâce à cette faculté je réduis bien des problèmes de ma vie
et cette sensation de se laisser guider par l’air
de foncer les ailes tendues dans la résistance qu’il oppose aux plumes
cela procure une joie immense
µ
aux insomniaques en corps
présence ressentie un degré
pivoter quarante cinq puis
s’effondrer au dedans
comme ça la nuit, scruter l’infini
s’affairer dans l’instant au revers du pli
se perdre encore
µ
un mot vaut-il un autre ?
irremplaçable
occurrence
où tout bascule
dans un univers inattendu
qui délègue sa puissance
fortuite
au régime des inversions.
µ
dans l’étoile interne
comme dans l’oreille
résonne le son d’une montagne feutrée
où
verser sa diplomatie dans un verre
revient à faire tomber
son mobile dans l’oubli
oubliés! l’heure du retour et son objet
oublier l’idéal presque normal
d’aller danser dans cette réalité
dans l’étoile interne
comme dans l’oreille
résonne l’idée d’une réalité autre
une approche du banal où
l’on s’éveille décentrée
sur la rugosité d’une journée teintée de souci
µ
la journée n’a pas commencé
la nuit ne finit pas
est-ce que je m’endors ou m’éveille ?
fond sonore en quart de teinte.
µ
(…)
les lanternes avalent des oursins rouges
où la mer s’étire comme un drap dur
fond comme du sucre
et cristallise encore
dans tes bras l’on se détend
µ
force de l’état hypnagogique
le rebondissement
de ses catastrophes internes
Ses chutes et ses glissements
Parler aux pierres
Dégringoler une façade
S’asseoir au pied du mur et attendre
Que le jour s’efface
Que la nuit le remplace
Être happés par des parenthèses
.
.
Démarche de funambule, car le seul fait de noter l’état hypnagogique pourrait déclencher l’éveil et le contrôle…C’est une grâce d’y arriver et de partager ces envols intérieurs.