une petite souris blanche sur l’épaule d’un hippie
ensuite love at first sight qui tue
même les Pink Floyd ont compris l’enjeu
le héros allemand fume le calumet de la paix
fait du stop jusqu’à Paris sous la pluie
vole un peu d’argent
revêt chemises amples grimées de soleils
à Ibiza la Méditerranée est ancestrale
maisons blanches colonisées par ex-nazis inquiétants
chemises blanches et amples
fumées opium haschisch narguilés chichas LSD
par amour tu fumeras le monde
quand tu t’injectes la première dose la mer vire à l’océan
les vagues grondent les corps nus se disloquent
rochers fracassés puis la maison blanche s’isole entre ciel et mer
corps nus baignés poissons pêchés puis corps amaigris
l’hiver arrive
tu t’injectes la mort dans les veines
vends les doses au bar
toute maison blanche disparue
au bout du tunnel la mer ou la mort
un chien noir erre hors culte de Calcutta
un petit cercueil de bois clair
musique planante psychédélique atmosphérique
entre le bleu des eaux et des ciels tu as plongé jusqu’aux os
de la jeunesse américaine, puis le soleil est devenu blanc
Icares modernes cosmopolites
Robinsons rattrapés par des formules plurilingues
la femme fatale sorcière experte ou pute exaltée
l’amour n’est que le plus sûr chemin vers la mort ensoleillée
bijoux hippies contre pauvreté junkie
les corps sont si jeunes qu’ils en meurent foudroyés, toujours plus
sais-tu ce que devient la fille amoureuse aux cheveux courts
la lesbienne évanouie de substances
dans l’électricité de la chute
(Barbet Schroeder, More, 1969)
Une époque…même si j’étais trop jeune pour être autorisée à le voir à sa sortie… les hippies ont souvent été plus fatals à leurs femmes que vice-versa je crois, mais c’est la femme fatale qui fait le tragique flou du film…
Et puis inconditionnellement, les Pink Floyd….pourquoi « même » d’ailleurs?