Dans ta si vieille chambre
À en mourir Schubert,
Garde en mémoire
Ce chant de misère…
Ô dérisoire ! Trace au couteau
Une bouche avinée
Et l’œil irréprochable…
Ô le vin avec les dieux !
Si bonne politesse
Du si bon vieux… Hadès
Nous sert en premier !
*
À la fin rends la douceur
Que ce soit à la terre
Que tu bénis de t’accueillir
Ou au vent qui te laisse nu.
*
Tous les charmes contés
Derrière un mur de lierre,
Ô l’échouée grâce, l’échouée sans force,
Elle se traîne à mesure que l’on rit,
Ses yeux implorent bleus.
*
Quand elles sont mortes, comme les clématites,
Il faut laver les fleurs et les pieds des hommes
Pour éviter le mal qu’on nomme pourrir,
Pourrir au fleuve,
Hors l’ami qui a le pied en sang et l’autre danse.
*
Nos paroles viennent
D’un peu plus loin que vie,
Attentifs comme jamais à ce que l’autre dit
Quoiqu’on sache très bien la fin du vers.
*
Oh à mesure qu’on dit
Ne dire que la peine,
De la Grèce je n’aime
Que ces filles maigres
Aux cheveux de désordre
Propres à nous mettre
Du plomb en tête…
*
Tu ne caches plus tes mains à la lumière,
Sur la table de nuit
Ce portrait garde les yeux ouverts.
*
Si calme cérémonie
Qu’un enfant pût mourir
Dans le plus grand secret.
C’est courageux par les temps qui courent d’oser le lyrisme et un brin de dandysme. Et ça fait du bien à lire, aussi!