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Dans ta si vieille chambre
À en mourir Schubert,
Garde en mémoire
Ce chant de misère…

Ô dérisoire ! Trace au couteau
Une bouche avinée
Et l’œil irréprochable…

Ô le vin avec les dieux !
Si bonne politesse
Du si bon vieux… Hadès
Nous sert en premier !

*

À la fin rends la douceur
Que ce soit à la terre
Que tu bénis de t’accueillir
Ou au vent qui te laisse nu.

*

Tous les charmes contés
Derrière un mur de lierre,

Ô l’échouée grâce, l’échouée sans force,

Elle se traîne à mesure que l’on rit,
Ses yeux implorent bleus.

*

Quand elles sont mortes, comme les clématites,
Il faut laver les fleurs et les pieds des hommes
Pour éviter le mal qu’on nomme pourrir,
Pourrir au fleuve,
Hors l’ami qui a le pied en sang et l’autre danse.

*

Nos paroles viennent
D’un peu plus loin que vie,
Attentifs comme jamais à ce que l’autre dit
Quoiqu’on sache très bien la fin du vers.

*

Oh à mesure qu’on dit
Ne dire que la peine,

De la Grèce je n’aime
Que ces filles maigres
Aux cheveux de désordre

Propres à nous mettre
Du plomb en tête…

*

Tu ne caches plus tes mains à la lumière,
Sur la table de nuit
Ce portrait garde les yeux ouverts.

*

Si calme cérémonie
Qu’un enfant pût mourir
Dans le plus grand secret.

Guillaume Dreidemie

Guillaume Dreidemie

Guillaume Dreidemie, né en 1993. Poète. Philosophe. Chercheur rattaché à l'IRPHIL (Institut de Recherches Philosophiques de Lyon, Université Jean Moulin Lyon III). Membre associé du Laboratoire de recherche interdisciplinaire MEMH (Middle-East Medical Humanities/ Université Saint-Joseph de Beyrouth). Membre fondateur de la revue de poésie L'Echarde.

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    One Comment

    • Laure-Anne FB dit :

      C’est courageux par les temps qui courent d’oser le lyrisme et un brin de dandysme. Et ça fait du bien à lire, aussi!

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