C’est sur le tard que j’ai commencé à le lire, mais depuis j’aime de temps en temps revenir (selon la belle expression de Gilles Deleuze) « au milieu de Spinoza ».

Je vois en lui la raison faite joie.

Deux mots que l’on ne lie pas toujours spontanément. Mais c’est précisément ce lien que Spinoza s’est employé à penser.

Pourtant on juge (ou imagine) sa philosophie plus rébarbative (pour le dire poliment) que joyeuse. LÉthique, son écrit majeur, est vue comme une sorte de sommet à ne gravir que si l’on est rompu aux treks en haute philosophie.

Le côté abrupt du mode géométrique en effraie plus d’un(e). Trauma d’une relation scolaire peu chaleureuse avec la mathématique ?

Eh bien rassurez-vous, le parcours que je vous propose ne sera pas une marche harassante. Juste un petit bain au milieu de Spinoza.

En guise de bouées, 24 mots d’Araignée à  Zèbre* « qui peuvent nous conduire comme par la main » (Éthique Intro partie 2) à approcher cet homme et sa philosophie.

*Je ne divulgâche pas les autres, faut bien essayer d’accrocher le lecteur.

Et pour info

  • Baruch Spinoza  est né à Amsterdam le 24-11-1632, mort à La Haye le 21-02-1677. Son grand père s’exila du Portugal pour Amsterdam, un des refuges pour les Juifs fuyant les persécutions.
  • Éthique démontrée selon l’ordre géométrique est publiée en janvier 1678 à Amsterdam par un groupe de ses amis, incluse dans « B.D.S. Œuvres posthumes ».  Les citations seront empruntées à l’édition bilingue latin-français de Bernard Pautrat (Seuil Points essais 2010).

Crédit image :

Photo par MLWatts — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=46079100

6 Commentaires

  • Pierre Hélène-Scande dit :

    D’Araignée à Zèbre ? Cette philosophie s’annonce être un drôle d’animal : une promenade au zoo comme initiation à Spinoza. Je suis curieux d’en voir les pattes et le pelage…

    • Ariane dit :

      Ah oui ça pouvait prêter à confusion, mais en fait je n’ai pas eu une aussi astucieuse idée … De toutes façons mon incompétence zoologique ne m’aurait pas permis de la concrétiser. L’araignée s’est imposée comme il se verra la prochaine fois, et le zèbre est venu à la fin en position symétrique (on a le mode géométrique qu’on peut). Mais du coup je me dis que ton commentaire peut suggérer aux lecteurs un petit jeu de « si c’était » : chercher quel animal leur évoque Spinoza ou tel de ses propos à chaque entrée de l’abécédaire à venir.

  • Bal dit :

    D’Araignée à Zèbre… D’A à Z Spinoza avait l’oeil rivé sur le bonheur possible. Je relis, c’est sûr maintenant.

  • André Bellatorre dit :

    On est impatient de découvrir ce bestiaire philosophique. Vivement le premier texte que la toile d’araignée ne s’installe pas.
    André B.

  • Laure-Anne Fillias-Bensussan dit :

    Le bonheur, et la raison, et -devinons- une part aimable aux émotions… on attend Spinoza adossé au soleil d’un petit pan de mur jaune….

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