Dieu existe-t-elle ? (Paris 6° 2016)
Voilà une phrase qui adopte une position monothéiste anthropomorphique bien trop restrictive. On pourrait aussi bien demander si dieu est (ou pas) crocodile, putois, araignée, colombe ? (pomme pêche poire abricot, carotte bâton petit pois, soleil lune étoiles, chutes du Niagara Kilimandjaro). Ou encore atome plutôt qu’homme ? Bref pour qui tient à se poser ce genre de question, autant aller voir du côté de Spinoza (deus sive natura tout ça) (je vous l’ai pas déjà dit ?) (Ah ça me rassure j’avais peur de radoter).
Mais soit mettons anthropomorphisme, qui implique donc question du sexe. Du supposé sexe d’un supposé divin. D’un divin sexe si vous préférez (quoique non ça fait trop divin marquis) (ou rites priapiques) (bref glauque). En fait on peut affirmer une chose, le sexe de Dieu a été facilement tranché, depuis les siècles des siècles l’iconographie chrétienne s’est fait sa religion sur la question.
Il est clair que Dieu existe vu qu’on le peint, le sculpte. Il existe, mais elle ? S’il faut en croire le images, il est masculin, et la plupart de ses anges aussi. Mais faut-il en croire les images vous dites ? Houlà comptez pas sur moi pour aborder ici le débat sur l’idolâtrie.
En tous cas voyez ce vieux barbu entouré d’essaims de gamins impubères « M’en parlez pas, Je peux plus Me voir en peinture, ainsi Je vous le dis par Moi-Même (béni sois-Je), louée soit cette tagueureuse mystico-féministe pour sa profession de doute paritaire. Salut et fratersororité ! »
Au fait, et si, à la place des complications de l’écriture inclusive, on adoptait bêtement un système alternatif, comme en cas de pollution roulent en alternance plaques paires ou impaires. Prenons en exemple le groupe mixte (quoique non paritaire) qui couve le dico afin de pondre régulièrement de nouveaux mots en jetant les vieux (mais non pas eux). Une semaine on dirait dudit groupe les académiciens sont tombés d’accord pour réduire le sexisme linguistique. Et la semaine suivante les immortelles se sont élevées contre le sexisme linguistique.
Quoique. Aussi bien y en a qui choisiraient de se taire une semaine sur deux.
J’aurais pas dû sécher mes cours de vie (Paris 18° 2009)
Exister n’est pas une choses facile (Marseille 2010)
Carpe that fucking diem (Lausanne 2013)
Y a des jours, hein ? Voilà des tagueurs z’et gueureuses qu’ont pas trop le moral. Ce qui ne les empêche pas de poétiser brillamment. Sécher ses cours de vie j’adore, j’aurais voulu le trouver.
Certes la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Affronter la turbulence d’un tel cours nécessiterait un cursus d’apprentissage de haut niveau. Mais non. D’emblée vous êtes embarqués, et y a plus qu’à galérer avec les moyens du bord. Par moments on frise la noyade, à d’autres on se retrouve à sec, on racle le fond au risque du trou dans la coque et de finir style Titanic contre iceberg. À d’autres encore, on s’enlise dans les basses-eaux du marasme.
Bref oui, exister n’est pas une choses facile. Lapsus ou pas, voilà une (un?) S qui en dit long sur les sinuosités du fleuve. La vie n’est pas une chose facile pour la raison que ce n’est pas une chose simple, unique, mais tant de choses à la fois. Et l’on y est sans cesse ballotté entre de nombreux courants contradictoires. On s’emploie alors à réguler le cours du fleuve, à l’aide des travaux déjà réalisés en amont, de l’art des vivants précédents. Tous ceux qui ont cherché à aménager barrages et dérivations pour les moments de débordement, un système d’irrigation pour les périodes de sécheresse.
Ce fleuve, on apprend à en voir les beautés, les douceurs : les scintillements diamantés de l’eau dans le soleil, au fond sous la vase les galets longuement polis, les berges souriantes du printemps, l’arche d’un pont savamment bâti, et en-dessous une théorie de canetons duveteux dans le sillage de leur mère … Enfin tout ça pour dire que oui, on arrive à le cueillir quand même, ce fucking diem. Parce que cette fucking life, elle est comme elle est, mais c’est la nôtre.
Si vous me cherchez je suis à l’Ouest (Paris 13° 2015)
C’est pas signé bien sûr, mais je soupçonne fortement Tournesol. Quoi qu’il en soit, s’agit-il du point cardinal réel, ou d’une métaphore ? Si c’est le cardinal, la tagueureuse entend-elle : Gagner l’Ouest parisien ? S’établir à Brest (ville du tonnerre j’en conviens) ? Ou encore là-bas sur l’autre rive de l’Atlantique aller dire deux mots à une certaine statue censée éclairer le monde (genre vas-y ma vieille, tu prends la pose c’est bien, mais te bouger ce serait mieux)
Ce tagueur est-il originaire de ce qu’on appelle étrangement parfois les ex-pays de l’Est, ils n’ont pas bougé de l’Est pourtant, si ? La géographie est objective, avec elle pas plus d’ex-Est que de futur-Ouest. Quoique objective, à partir de chaque point de vue bien sûr : ça me rappelle la Mafalda du génial Quino découvrant qu’elle vit la tête en bas. Mais bon parler de pays de l’ex-bloc-de-l’Est, là on peut, c’est l’objectivité historique.
Question : si on le cherche il est à l’Ouest OK, mais que va-t-elle y chercher ? Ou y perdre ?
Bref pour ma part je penche pour l’interprétation métaphorique. Par propension naturelle à privilégier le métaphorique au réel (grave handicap dans la vie je sais). Et puis concrètement j’ai pas trop le sens de l’orientation. En plus, vu qu’un rien me déboussole, je perds souvent le Nord (cela dit ça m’est égal je suis mieux au Sud). Mais bon, chacun son chemin et errare humanum est, comme on dit partout où l’on est dans le bon sens.
Alors Tant pis si je vais nulle pars (Montpellier 2015)
Dieu me dysorthographie, encore une fote fort parlante : « Est-ce qu’il suffit d’un autre part pour trouver son quelque part ? Va savoir … Je pars, c’est tout. »
Photo Mabel Amber, who will one day de Pixabay