un fils de roi peut-il être pompier une forêt peut-elle finir calcinée en 2069 quand le monde aura brûlé pour la dernière fois

les hommes ont-ils des corps-danseurs dans la poussière grise des pins et la désolation ou bien font-ils l’amour juste pour ne pas être morts

chanter un fado dans la séquence finale est-ce anoblir le réel et transgresser l’homosexualité des rois et disqualifier la meurtrissure des forêts

cheveux blonds bouclés il s’est levé le fils du roi pour lire le discours en anglais depuis son smartphone le discours de l’adolescente intransigeante

pendant cet instant où la caméra se rapproche et cadre le récitant spectaculaire le discours télévisuel du repas royal devient brouhaha et bruit de fond

how dare you

la reine refuse les questions et ferme les portes coulissantes à toute caméra intrusive et quand les rouvre un an plus tard toute télévision a disparu seule une peinture coloniale (elle déteste le cinéma du réel, en français dans le dialogue)

un chœur d’enfants avait fait la ronde dans la forêt pour protéger ce qui reste et désamorcer l’extinction de masse

je veux être pompier ou comment un rêve d’enfant peut devenir une réalité de cinéma ou une fiction pour déjouer les apocalypses subjectives

une fantaisie musicale écrit le générique avant qu’une oie de ses cris alerte le Capitole et que le feu devienne fou

les pompiers s’entraînent à l’air libre avec La flûte enchantée comme musique de film ils ont des gestes de sportifs qui deviennent gestes de danseurs avec des corps esthétiques et des espoirs d’athlètes grecs ils emmêlent leurs corps et leurs membres pour la bonne cause

vêtus de noir et discoboles en rythme

quelque chose de Pasolini sans Bach et un générique au tiers du film pendant une manœuvre enchantée où le prince joue la princesse à sauver

tellement d’hommes nus dans les vestiaires ont dessiné des tableaux de grands peintres et incorporé l’art turgescent (reproduire la peinture avec son corps avec le cinéma filmant le comment les corps s’ajustent avant de poser)

avec le rap danse nuptiale sauvage et pure cadencée de désir (Ctrl C Ctrl V copié-collé de nos rêves)

danser l’amour est plus que le faire

la chef obèse se met en danser entraînée par un sortilège de cinéma qui emporte la vie sur son passage et son corps devient grâce

parmi les autres corps musclés et sculptés avec une chorégraphie de pompiers élémentaires corps s’approchant se repoussant comme animaux inapprivoisés

désert de forêt calcifiée et deux corps d’hommes assoiffés de la semence primitive et la poussière brune

quand les pompiers arrivent tout a brûlé tout est trop tard mais font l’amour sur sol carbonisé sur fond de chanson folklorique portugaise

quelque chose de Zabriskie Point dans le désert

le prince et son physique de Mort à Venise

sauf que

how dare you

et le Covid a tué les parents et le couple a mis fin aux ballets et aux rites seul un enfant jouait avec un camion de pompier et un Playmobil noir sur le cadavre royal

Narcisse qui n’ose la liberté totale tombe dans son reflet

et les histoires de bonnes sœurs en noir et les histoires de famille royale estompée quand encapuchonné de bure entre l’homme noir prophétique

président de la république mais aucune figure de réconciliation ne prédit la forêt de sexes que le diaporama projette le jour de la mort royale (inadéquation des images et des mots, parler de forêts et projeter des sexes, la métaphore fera le reste)

juste une catastrophe finale et un ballet de danseurs dans le gymnase s’entraîner en rythme avec toutes les musiques une flûte enchantée ou un rap programmatique

plus tard les deux hommes s’aiment dans la forêt brûlée how dare you plus tard le chœur sportif égale la beauté corporelle et le cinéma engendre une révolution

(homosexuelle républicaine écologique)

les gestes des danseurs miment l’approche nuptiale d’animaux menacés de global warming et d’évidence puis

toutes les chansons enchaînent le générique final paroles enfantines voix naïves réduire les hommes à des tableaux nus les hommes en cadence en musique archaïques ou contemporains les corps d’évidence et de sexe brut

chorégraphie de pompiers improbable sans virilité ni machisme juste la beauté la danse et la croyance

sculpture rédemptrice de la pietà transgressive

pour que tombe l’urgence comme une volonté blanche une injonction royale une décolonisation des indigènes pour que

la beauté des danseurs déclenche un sursaut les corps fascinent les directives et sculptent l’espoir générationnel

une comédie musicale queer peut électrifier la jeunesse postcovid dépressive

il suffit d’exfiltrer les codes de filmer outre de filmer la science-fiction comme un désir

une esthétique engagée est une irrévérence créatrice

un Noir au nom de charbonnier fustige le salvator mundi

un étudiant en sociologie et un étudiant en histoire de l’art peuvent-ils changer l’ère capitaliste

les rois du monde tombent

la chute engendre des images en lutte

les jeunes sont encore volontaires de la vie

les forêts expurgent les traîtres et les incendiaires et les politiciens

la science-fiction sans effets spéciaux est le comble de la science-fiction ça se greffe comme un avenir possible

un homme noir devient président d’une république écologique

un film révolutionnaire est un stigmate de la condition plus qu’humaine

derrière le mourant une peinture colonialiste et classique avec des Noirs engoncés dans des vêtements de Blancs (le film va animer la peinture urgente et faire danser les corps figés)

sur la route moderne où défilent les voitures la ville sur le panneau signalétique a nom Chamusca (roussie) et seules les images télévisuelles rapportent la réalité réelle et les flammes

seul le cinéma ose

les arbres sont les derniers amis de l’homme et les utopies ont le cinéma portugais/planétaire pour visage

how dare you

(à propos de Feu follet, João Pedro Rodrigues, 2022).

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