Sédiment bien gardé
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Je me suis résolue à essayer d’organiser la surface picturale avec un système assez complexe de pochoirs afin de déterminer les contours des coups de pinceau. L’essai n°9 est le seul en la matière car même si je le trouve techniquement réussi, il me semblait m’éloigner du propos initial sans offrir une trouvaille formidable qui justifierait la liberté prise par rapport au projet initial. Je peux pourtant trouver de l’intérêt au mouvement d’ensemble et apprécier le jour blanc à l’horizontale, entre les deux grandes formes du centre et les contours très nets ailleurs.
Mais je ne saurais taire un sentiment de gêne que j’éprouve devant cet essai. Une gêne qui se situe au niveau du manque de subtilité dans le déploiement de la couleur – beaucoup plus nuancé dans l’essai n°6. Et puis les deux pointes noires sont trop massives, peu importe leur éventuel caractère phallique, l’auréole couleur rouille se démarque de façon déplaisante dans sa forte intensité et sa surépaisseur de gomme arabique. Il ne me sera pas possible de creuser cette piste qui ne convient pas pour révéler la subtilité des possibles de la couleur.
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(photos © Gabriele Chiari)