Eclats saisonniers

Qui dit “chronique” dit brièveté, synthèse, saisie de l’instant écouté et permanence de l’entendu. Un pari, une tentative issue d’une tentation avouée, qui devient alors essai, buée, signes d’encre.
Il y a l’envie de faire partager- un mal chronique?- ce qui a traversé l’horizon musical du moment.
Arrêt, un instant, sur ce qui passe; loin de l’achèvement, de la clôture, du définitif. Les chroniques sont plutôt le lieu d’ouvertures, de passages, de frontières abolies, d’euphories, d’admirations. Savoir également que l’écriture est toujours en retard, mais c’est ce décalage qui fait apparaître sur la vitre du temps de la buée.
Quant au choix de la composition de cette série d’éclats, il tient à un rien: au temps de la musique, au temps de l’écriture, temps suspendu, temps anachronique, saison après saison….
Cette petite architecture sonore et textuelle est un geste, un effleurement, qui, même répété, éclaire le lieu de la décision, de la cristallisation, du “mémorable”. Rien de rigide ou d’intransigeant, rien de sévère, de docte mais le reflet d’une sensibilité bienveillante qui n’empêche pas la fréquentation de la rigueur et du sérieux.
Rassembler des chroniques après coup -éclats de toutes ces saisons- c’est sculpter le temps, plier, déplier, replier les instants de l’écriture et de l’écoute afin de partager réson et raison.
Chroniquer revient donc à faire vivre et respirer le jazz, à créer de petits infinis, des prétextes pour faire entendre la musique dans tous ses états, faire percevoir “ce quelque chose qui bat quelque part avec une bouleversante, mystérieuse simplicité.”

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