L’été, après Federigo Tozzi
La cigale la plus proche s’est arrêtée de chanter.
Un peu avant le motoculteur a couvert son chant durant un moment.
La fontaine dans la cour s’est arrêtée il y a quelques jours, le réservoir d’eau douce ne déborde plus. La fontaine coule seulement lorsque le réservoir est trop plein.
Alors l’eau coule dans l’eau. Le son est menu et frais.
Les moustiques ici ne font aucun bruit. On est allongé dans la pénombre de l’après-midi, toutes moustiquaires baissées. Depuis que l’enfant a quitté la cour, il n’y a aucun bruit.
Et soudain, le petit incendie sur la peau, le moustique est passé en silence.
Il faut l’obscurité pour entendre un loir courir sur le toit, et une injure au loin lancée contre la nuit
Une incroyable histoire pourtant vraie
Un matin est apparu sur mon ventre un point d’interrogation tracé la nuit par un insecte inconnu.
Une ponctuation perplexe, rouge et brillante, gonflée, que je gratte plusieurs fois par jour.
Le soir venu le signe est illisible.
C est à peine comme si on avait écrasé un petit fruit.
Pourtant chaque matin apparaît un point d’interrogation.
2020, année record
Il y a pire que la chaleur atroce de la fin de la chaleur.
Il y a le son du ventilateur quand il s’arrête.
On s’aperçoit alors qu’il a creusé une petite galerie à double entrée dans le crâne et qu’il y a déposé ses œufs.
Voilà qui donne envie de découvrir Federigo Tozzi et de retourner en pays siennois….
Amoureuse des formes très brèves, je trouve ces poèmes succulents. Comme des flèches, ils touchent dans le mille, en plein coeur.