Giusto il Tempo per una Sigaretta

1
Sono la quercia:
le radici nella miseria
vecchi uccelli neri
gracchiano sulle mie fronde
le foglie toccano il suolo
la stereofonia dei miei lamenti
piange come le bestie
e nutre la mia terra
i miei ceppi isterici

2
Abbiamo visto arrivare la notte
con lo scoppio di tutti i tuoi ordigni
che frantumavano il rantolo dei ricordi
e seguivano le mappe dello splendore

Abbiamo visto arrivare la notte
nella disperazione dell’abbandono
in quell
eremo dove dimora
verso la tua dottrina

Abbiamo visto arrivare la notte
ad occhi aperti, nel buio
nella beatitudine dei tuoi respiri
pieni di senso e di colore chiaro

3
lontano, così vicino
annidarsi quell’assillo
ripetermi a memoria i detti dei saggi
seguirne le dottrine
provenire da unaltra solitudine
come alieno triste
con una coscienza da genio
nel rigore dell’anima
e lincomprensione dei propositi
vacillare quella saldezza
sentirmi a casa nei pianeti

4
Dentro ai nodi stretti
annidati i miei strilli
slacciati se il tempo mi prende tutto
la nave che parte e non fa ritorno
la corda dellarco ben tesa
la freccia puntata sulla preda
per catturare il pianto
e ferirlo nella crepa

Me dire qu’il y a plus

1
Je suis le chêne :
les racines dans la misère
de vieux oiseaux noirs
croassent sur mes branches
les feuilles touchent le sol
la stéréophonie de mes plaintes
crie comme les bêtes
et nourrit ma terre
mes souches hystériques

2
Nous avons vu arriver la nuit
avec l’explosion de tous tes engins
qui brisaient le soupir des souvenirs
et suivaient les cartes de la splendeur

Nous avons vu arriver la nuit
dans le désespoir de l’abandon
dans cet ermitage o
ù demeure
ma pi
été envers ta doctrine

Nous avons vu arriver la nuit
les yeux ouverts, dans le noir
dans la
béatitude de tes souffles
pleins de sens et de couleurs claires

3
Si loin, si proche
cache cette hantise
me répéter par cœur les préceptes des sages
en suivre les doctrines
provenir d’une autre solitude
comme un extra-terrestre triste
avec une conscience de génie
dans la rigueur de l’âme
et l’incompréhension des propos
vacille cette permanence
me sentir chez moi dans les planètes

4
Dans les nœuds serrés
se sont nichés mes cris
défaits si le temps m’enlève tout
le bateau qui part et ne revient plus
la corde de l’arc bien tendue
la flèche pointée vers la proie
pour attraper les pleurs
et la blesser dans sa fissure

.

.

.

(Photo Dylan Chan, Pexels)

Valentina Casadei

Valentina Casadei

Après une licence en histoire du cinéma et un master en filmmaking, Valentina Casadei réalise le court-métrage “End of September” (Italie, 2020), nommé au meilleur scénario au Festival International du Film d’Odense. Elle développe actuellement son premier long-métrage, “L’Enfant Seul”, initié à l'Atelier Scénario de la Fémis, et prépare des nouveaux courts-métrages entre l'Italie et la France, dont “Ronde Nocturne” qui a reçu le soutien de la Ville de Paris. Ses histoires traitent des liens familiaux et de la marginalité. Elle a publié trois recueils de poésie. www.valentinacasadei.com

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