Nous ferons histoire :

écrire sur la manif’ pour tous et les adolescent.e.s LGBTQIA+

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En 2021, j’ai publié Viande à Viol, récit poétique autobiographique dans lequel je décortique le rapport à soi et au monde suite à un viol. Dans mon écriture, je savais déjà qu’il y a deux aspects cruciaux qui reviennent inlassablement : la poésie et l’engagement.

J’écris des textes engagés parce que je pense sincèrement que l’art peut et doit servir à rendre le monde un peu plus vivable.
Parce que je veux visibiliser la parole et l’histoire de ceux et celles qu’on ne regarde pas.
Parce que si une personne se sent davantage appartenir au monde après avoir lu l’un de mes livres, c’est une victoire.
Parce que j’espère que les dominés se sentiront moins seul.e.s en me lisant, et que les dominant.e.s trouveront une porte vers des réalités qu’ils et elles ne connaissent pas.

Mes livres parlent principalement de mon vécu, de mon histoire et des communautés auxquelles j’appartiens. Il y a bien d’autres réalités, oppressions et système de dominations qui mériterait d’être visibilisés.
J’écris sur ce que je connais pour être au plus authentique, mais aussi parce que j’ai peur de confisquer la parole des autres en évoquant des vécus qui ne sont pas les miens. Quand j’écris sur le vécu des autres, je le fais avec mille précautions, en essayant d’être attentive, à l’écoute et prête à recevoir des critiques. Je ne veux pas être cette autrice qui va piocher dans la vie des autres sans tact, sans délicatesse et sans justesse.

Dans Viande à Viol, j’ai parlé de culture du viol et de patriarcat.

Dans « Nous ferons histoire », le roman que j’écris actuellement, je parle de manif pour tous, de LGBTQIA+phobie et d’adolescence.

Je veux parler de ceux et celles que personne n’a écouté.e.s à l’époque : les adolescent.e.s queers.
Ces adolescent.e.s des droits desquels on débattait sur la place publique ;
qui ont vécu l’homophobie médiatique, sociale, scolaire, familiale sans interruption durant une année ;
qui ont dû gérer la découverte de leurs attirances sexuelles et de leurs identités de genre dans ce contexte.
Bref : un amour lycéen ordinaire dans un contexte extraordinaire.

Dans ce livre, nous faisons la connaissance de Juliette et Yoko. Durant l’année 2012/2013, ces dernières vivent une histoire d’amour alors que la manif pour tous occupe massivement l’espace publique. Leur relation sera rythmée par les grands moments de cette année : manif pour tous, manif pro mariage pour tous, vote de la loi. Avec l’aide de deux ami.e.s, Silas et Lou, elles parviendront à s’affirmer face à l’hostilité ambiante.

Dans ce livre, on parlera de saphisme, de non-binarité, de famille homoparentale, de harcèlement scolaire, de coming-out, de thérapie de conversion et de violence intra-familiale.

Dans ce livre, on parlera aussi d’amour, de découverte et d’affirmation de soi, de joie et de lutte.

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Marine Peyrard

Marine Peyrard

Après des études de lettres, Marine Peyrard travaille durant quelques années dans l’éducation populaire et le secteur culturel : elle est bibliothécaire en maison d’arrêt, modèle vivant en école d’art, organisatrice d’événements autour du livre, animatrice d’ateliers d’écriture… Vivant désormais dans la campagne bretonne, elle se consacre à ses activités d’autrice et de photographe. Féministe queer, son travail artistique questionne la façon dont la société occidentale façonne les vies et corps des femmes et personnes LGBTQI+.

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