Quand nous regardons leurs essais durant la demi heure de pause, nous sommes bienveillantes.
Ils y ont mis tant d’ardeur, houspillés, guidés par la prof d’art qui les cadre
entre consignes fermes et encouragements.
Nous les avons vu scruter, griffonner,
mélanger les couleurs, les textures,
soupirer pour un mauvais geste, un ratage quelconque,
se sentir fiers d’un compliment, d’un progrès, enfin.
Fragiles eux aussi car ce qu’ils jettent sur le papiers dévoile leurs failles.
Quelle force soudain alors dans ces corps pourtant fragiles de leur frileuse nudité, dans ces yeux dont les modèles d’humanité sont en face, dans leurs désirs maladroits, leurs persévérances rageuses ou modestes…Non vous n’êtes jamais des objets, grand dommage pour ceux qui l’oublient…
Oui, c’est tout à fait ça, Les modèles ont à coeur de le défendre, Et cela rejoint tant de combats actuels pour le vrai respect de la femme.