HEA

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EXTRAIT TEXTUEL DE LA CREATION SONORE

d’une certaine manière le d’une certaine manière le temps à partir de quand le monde et l’homme ne s’empêtrent pas dans u la parole parlante questionne une réponse supprime sous l’aile la discussion porte sur la mise en présence des forces affectives racontent un ensemble ouvert et infini de conscience un surplus un horizon un halo nommé apprendre par acquisition réminiscence enseignement une fois j’ai entendu l’épaisseur concrète c’est en ce sens que nous pouvons ainsi on peut faire le lien existe dans l’autre langue c’est une nouvelle interprétation le mot essayant de lire le plus souvent elle déploie un statut un caractère inachevé généralement étudier signifie répéter le monde se donne cette forme n’est pas je navigue il fallait que je poursuive

il y avait les gens tu ne les vois ja l y avait les gens ou l’autre mais la les gens vant un tel moment une é où se retrouve et couvert ic un jour l

aussi un sens une vision tous reflète nous essayons ici le domaine l’expérience à chaque fois un processus constant jusqu’à la perte une évidence dedans la possibilité un geste alors que à partir comprendre acquérir viser une sorte de refus dont la question est

quelque chose à fuir se fraie un chemin vers quelque chose un espacement un écart un monde le germe du langage en particulier un avenir une ouverture la possibilité longue

Extrait de la performance

INTENTIONS / FABRICATIONS

un prétexte établit une base par laquelle le geste écrit à sa mesure. le mouvement relit le texte d’une autre écoute, dissipée, occupée, le corps, cherchant une phrase simple, simplifie la phrase, et ensemble à peu près s’écrit pendant le bruit. lentement

j’ai voulu écrire une phrase chorégraphique simple, trouver au désir de dire une manière d’exister en gestes. j’ai tenté d’appréhender la matière dansée au même endroit que lors de l’acte d’écriture textuelle, quand elle n’a pas encore revêtu les mots pour se matérialiser davantage, la saisir à cet endroit potentiel et lui donner les mouvements pour langage. ainsi ce que l’alphabet transmet dans l’écriture textuelle est pris en charge par le corps entier, infini, millimètre par millimètre, intention par intention, etc. le corps, à la suite des lettres, permet de nouvelles modulations et plasticités

j’ai lié cette recherche corporelle à une recherche musicale et textuelle qui influe sur le corps de manière non-trop-intelligible, explorant ainsi le rapport corps-texte-son, j’ai tenté de développer un tableau mouvant aux allures d’abstraction, dont chaque mouvement paraît dire quelque chose. le texte-prétexte, ici, initiateur de la création, donne au corps un alibi pour chercher ce qu’il voudrait bien dire. dans la continuité de mes recherches d’écritures textuelles, j’ai voulu poser les jalons d’une écriture chorégraphique, vouée à évoluer, plus que la trouvaille d’un langage inscrit, il s’agit de chercher les manières de parler avec le corps, d’explorer les zones de langage corporel. qu’est-ce que le corps veut bien dire ? qu’est-ce qu’écrire avec le corps offre d’autre que le texte ? que se passe-t-il quand ils se développent ensemble ? quelles nouvelles zones de signes s’ouvrent ? que me permettent-elles d’évoquer ? d’expérimenter ?

il fallait ici que ce qui parle soit lent, précis, simple et sensé, que chaque geste soit porteur pour moi d’une puissance évocatrice, non-forcément-verbalisée. que chaque geste aussi porte ses équivoques. qu’il puisse dire ceci, cela, mais aussi autre chose. que le regard ait le choix de comprendre au plus près de qui voit. ne pas dire trop évident, mais signifier précisément. aussi, j’ai voulu écrire très exactement les phrases dansées, au plus proche possible de tout écrire, que l’improvisation dansée soit strictement réduite aux imprévus qu’offre le corps

SON

j’ai travaillé un son très quotidien, mal enregistré, avec des bruits parasites, des micros d’ordinateur ou de smartphone, je voulais une base banale : des sifflements, des chantonnements, le vent à travers la porte. puis quelques notes de guitare entremêlées, des ajouts de sons numériques, des distorsions de la matière, des nappes sonores et des points percussifs. aussi l’utilisation de morceaux préexistants qui, parfois, sont superposés, qu’on ne reconnaît pas forcément, et qui d’autre fois servent de support au texte

TEXTE

trois textes de Marc-Alain Ouaknin, Le Livre brûlé, Lire aux éclats et C’est pour cela qu’on aime les libellules, lus, dans un premier temps, sur la création sonore, enregistrés et faisant donc partie de la bande-son lors de la performance. Une lecture qui réarrange, s’approprie pour faire son propre montage, utilise dans ces livres des bribes de phrases pour constituer son propre texte

TEXTE et CORPS (co-écriture)

une fois ce pré-texte constitué : le corps. La recherche de phrases corporelles portées par le prétexte-son. Le pré-texte se forme texte-définitif au fur et à mesure que les phrases corporelles prennent forme : le mouvement, l’écoute inattentive qu’il offre, permet d’entendre le texte différemment, vaguement, plus largement, avec une autre compréhension, sans mots, davantage corporelle, précise, et, ainsi, de produire de nouvelles coupes dans le texte, par aller-retours entre création chorégraphique et création sonore

CHORÉGRAPHIE

la recherche des mouvements s’est faite autour de la lenteur, de la simplicité, de l’intime et du hors-norme. Aussi, quelques citations de gestes photographiés de Dominique Bagouet, et l’adjonction de phrases créées lors d’ateliers de création chorégraphique d’Hélène Cathala. Une fois les phrases corporelles constituées, je les ai soumises à des réécritures (déformations), des découpages et des collages, un montage de mouvements.

HEA, affiche (©Mathieu Tulissi Gabard)

m.

Résidence de création
La Baignoire, Montpellier, Juillet 2021

Regards extérieurs :
Hélène Cathala
Macha Mélanie Bastide
Agathe Paré-Comont

Présentations publiques
Hôtel d’Astier, Forcalquier, juillet 2021
Kleistpark, Berlin (Allemagne), août 2021

Mathieu Tulissi Gabard

Mathieu Tulissi Gabard

Mathieu Tulissi Gabard a publié CRA – 115 propos d’hommes séquestrés (Éditions des Lisières, 2019 et Prix René Leynaud 2020), La fleur du monde (Éditions Le Chant des Voyelles, 2020), Le mur derrière le sommeil (L’Échappée Belle Éditions, 2021) et Rien que le corps (L’Échappée Belle Éditions, 2022). Il crée aussi des formes performatives mêlant recherches corporelles et textuelles (–HEA–, 2021, la chaîne, 2022 et Soigner la sortie, 2022).

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