-Au point où on en est faudrait aller vers entropie maintenant, non ?

-Mais y a qu’à demander, Ariane.

Entropie 1869. formé en allemand (Clausius) du grec entropia « retour en arrière ».

En thermodynamique, fonction définissant l’état de désordre d’un système, croissante lorsque celui-ci évolue vers un autre état de désordre accru. « L’entropie augmente lors d’une transformation irréversible ». Dégradation de l’énergie liée à une augmentation de cette entropie.

-Il a eu une sacrée bonne idée, ce monsieur Clausius.

-Oui enfin c’est ça la démarche scientifique : chercher un ordre de lecture du désordre, décoder dans le désordre apparent la formule d’un ordre jusqu’alors inaperçu.

-Y a un truc en plus là je trouve. Il fait un pas de côté en décidant de voir dans le désordre une grandeur physique comme une autre. D’en faire dans la foulée une fonction utilisable, de le convertir en outils équationnels. Autrement dit, avec le concept d’entropie, on cesse de considérer le désordre uniquement comme une gêne, un bruit. On le met au service de la construction de l’édifice, il en devient une pierre comme une autre. D’une déperdition (d’énergie thermique) on fait un gain (de la valeur de la fonction entropie).

-Oui mais c’est juste au niveau abstrait, une écriture sur un papier, alors je sais bien que c’est ton royaume, mais comment tu passes du papier à la réalité réelle, Blanche ?

-Tu connais le mot de Cocteau ? Un chef d’œuvre de la littérature n’est jamais qu’un dictionnaire en désordre.

-Génial, ça.

-Bien d’accord, Robert.

-Oui bon mettons en physique cette histoire a bien fait avancer le schmilblick. Mais après, pour le reste, le monde humain trop humain, ce système grouillant d’affects désordonnés ?

-Eh ben y a qu’à dire qu’on va définir les désordres géo-politiques, les retours en arrière intellectuels, les dégradations d’énergie sociétale, et à partir de là on cherche à bien poser les équations.

-Oui c’est ça, et après tu lances un mot d’ordre du style néguentropistes de tous les pays, unissez-vous ?

-Pourquoi pas ?

Image par PDPics de Pixabay

2 Commentaires

  • Laure-Anne F-B dit :

    Il faudra sans doute plus qu’un Clausius pour opérer la conversion souhaitée après description raisonnée des désordres qui se laissent mal saisir raisonnablement. On pourrait inviter Sisyphe?

    • Ariane Beth dit :

      Sisyphe : ah oui, bien vu ! Un beau spécimen de néguentropanthrope, dont l’homo sapiens gagnerait à s’inspirer.

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