Encore une suggestion de mon amie Blanche Page. Sous prétexte que ça rime avec le précédent. Blanche aime les rimes plus que de raison. Ce n’est pas un crime direz-vous. Sauf que moi, rime pour rime, j’aurais choisi miasme (avec la diérèse mi-asme pour conserver la rythmique), là on faisait coup double : continuité phonique et sémantique avec marasme.
Mais il est rare que Blanche me laisse voix au chapitre (je ne me plains pas, je constate c’est tout).
Sarcasme 1546 latin sarcasmus, grec sarkasmos, de sarkazein mordre la chair (sarkos).
Personnellement j’aurais fait l’impasse sur le latin, non ? Mais Robert, dans sa passion étymologique, n’est pas du genre à badiner avec le traçage des mots. Traçons donc à sa suite.
Le dénommé Sarkasmos, candidat à l’immigration en langue française, a dû facilement trouver des locuteurs (marchands probablement) pour le faire passer sur la côte sicilienne. De là il aura gagné Rome où tous les chemins mènent (au grand dam de Mateo Salvini et quelques autres).
Pour finir par traverser les Alpes, la chair mordue par les frimas d’altitude. Mais le cœur réchauffé par l’accueil de quelques polyglottes assez inconséquents pour se rendre coupables du délit de solidarité langagière.
1) Ironie, raillerie insultante voir dérision moquerie. « La dérision et le sarcasme et l’injure sont des barbaries » (Péguy)
Pas faux. On leur préférera donc le concept de mépris civilisé promu par Carlo Strenger : dire tout le mal qu’on pense d’une thèse sans attaquer la personne qui la porte. C’est pas forcément évident, mais enfin ça se tente, non ? Un truc qui pourrait resocialiser les résasociaux ? Je dis ça je dis rien.
2) Un, des sarcasmes. Trait d’ironie mordante voir quolibet, raillerie.
Robert, pauvre inconscient ! La rationalisation des dépenses publiques, la préservation des ressources naturelles, vous en faites quoi ? Donnez-vous de toute urgence l’objectif de réduire votre volume en supprimant quelques pages, diminuant ainsi les frais de rédaction, sauvant quelques arbres.
Car franchement ce n°2 s’imposait-il ? La distinction entre l’acte de railler et le détail de ses performances était-elle indispensable ?
Cela dit le mot quolibet est injustement négligé, c’est bien qu’il y ait quelqu’un qui en parle.
Image par PDPics de Pixabay
Non, tout compte fait, Ariane, Blanche a eu une bonne inspiration, miasme aurait fait pauvre avec sa rime faussement riche de suffixation, et il aurait plombé encore le marasme. Non, vraiment, sarcasme vous a permis de promouvoir élégamment l’asile, fût-il langagier mais c’est le début de la sagesse, et de donner l’exemple en acte d’un quolibet mérité au sieur Robert, qui a ses moments de faiblesse, c’est humain pour un dico !