… que la dernière floraison de certains.
Leur vie perd de son intensité, la capacité s’enraye, alors la transmission sous la forme du règne sur quoi que ce soit, est leur dernier pouvoir, leur dernière fleur.
Ils poussent, repoussent, tonitruent, on ne peut, on ne doit pas manquer ce dernier acte de leur comédie humaine. Au détriment des pousses vives, fraîches, fortes par nature, qui les accueillent car elles se sentent acceptées au saint des saints, en souffrent étouffées qu’elles sont par l’ombre des «Commandeurs». Parmi les pousses moins fraîches surgissent quelques rebellions, des passes d’armes, stériles.
D’autres gazouillent comme lors d’un printemps, lissent leurs plumes comme si la vie renaissait par leur ébouriffement. Mais non, il s’agit bien de la fin annoncée, perturbante car elle nous ramène à l’éternel cycle des vies qui n’ont qu’un sens, unique, quels que soient les artifices employés pour l’oublier.
Des noms ! …
En fait ces efforts pour rester dans la course, pour dérisoires qu’ils soient, je ne les considère pas tous aussi sévèrement. On peut aussi les voir comme une façon d’honorer la vie jusqu’au bout, comme on peut. Et pour cela ne reste peut être à un moment que de tenir à soi, comme dit Montaigne . « Je me dénoue par tout. Mes adieux sont plus qu’à demi-pris de chacun sauf de moi. » J’entends ce « sauf de moi » de façon poignante.
Cela dit, le vrai gros problème je trouve (car nocif pour la société entière) c’est bien celui que tu signales : quand il y a volonté (consciente ou pas, mais le résultat et là) d’étouffer les jeunes pousses qui ont tant à produire.
Là encore, Montaigne le dit si bien « Il nous fâchent qu’ils nous marchent sur les talons, comme pour nous obliger à sortir. Si nous avions à craindre cela, nous ne devions pas nous mêler d’être pères ».
Merci Ariane de relier ce billet d’humeur à Montaigne pour qui j’ai une grande admiration et de qui je me sens proche.
Quant aux noms, la liste est infinie, dans la sphère privée, publique, de travail, d’activité. Que jamais le mien ne s’y ajoute.
Il est vrai qu’une autorité doit autoriser ,c’est à dire faire croître, augmenter l’autre et non le dévorer. A tout âge ! Et, quelque âge qu’on ait, (car en abuser n’est pas le privilège des vieux sur la fin) montrer un peu les dents pour faire reculer les tigres de papier, ou sourire pour remercier de l’attention reçue !