Voici le plan de la troisième et dernière section de l’essai De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations, traitant Des ressources qu’on trouve en soi.

Chap 1 Que personne à l’avance ne redoute assez le malheur.

Chap 2 De la philosophie.

Chap 3 De l’étude.

Chap 4 De la bienfaisance.

Drôle d’idée, non, de l’ouvrir avec ce titre pas vraiment accrocheur Que personne à l’avance ne redoute assez le malheur ? Germaine s’en explique en reformulant l’objet de son livre : comment trouver le bonheur, non pas en général, mais quand on est un passionné.

« Les caractères passionnés ne sont jamais susceptibles de ce qu’on appelle l’égoïsme » Le bonheur « ils le cherchent au dehors d’eux ; ils s’exposent pour l’obtenir »

Et par conséquent « ils n’ont jamais cette personnalité prudente et sensuelle qui tranquillise l’âme. »  « Personnalité », dans une acception plus positive qu’à d’autres endroits du livre (cf en particulier L’impartiale 9/10) évoque ici l’égotisme stendhalien.

Il va donc s’agir dans cette partie « des ressources qu’on doit trouver après les orages des grandes passions ». Après ces orages, le climat psychique présente les traits cliniques de l’inquiétude mélancolique.

« On se sent saisi par une seule idée, comme sous la griffe d’un monstre tout puissant ; on contraint sa pensée, sans pouvoir la distraire ; il y a un travail dans l’action de vivre qui ne laisse pas un moment de repos ; le soir est la seule attente du jour* ; le réveil est un coup douloureux qui vous représente chaque matin votre malheur avec l’effet de la surprise. »

Certes les gens qui vous aiment essaient de vous consoler, mais « comment se résoudre à entretenir un autre de sa peine autant qu’on y pense » car cet état « a quelque chose d’aride, de décourageant, qui lasse de soi-même autant qu’il importune les autres. »

Y a aussi des gens figurez-vous qui « parlent du charme de la douleur, des plaisirs qu’on peut trouver dans la peine. » Mais ce sont juste « des hommes froids, qui veulent se donner l’apparence de la passion ». En fait leur solide égoïsme les protège de toute douleur d’autre, aux deux sens. L’autre ne peut les atteindre et sa douleur à lui, ils s’en fichent.

Alors que, sachant pour leur part de quoi il retourne, « les âmes ardentes accueilleront tous les moyens de se préserver de la douleur, c’est à ceux qui savent la craindre que ces dernières réflexions sont dédiées ; c’est surtout à ceux qui souffrent qu’elles peuvent apporter quelque consolation. »

*Baudelairien, non ?

Crédit image : wikipedia. Germaine de Staël en Corinne par Firmin Massot.

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