Un consensus
Au début du mois d’octobre 2019, le Conseil supérieur des programmes sélectionnait et interrogeait une vingtaine d’experts sur le climat pour introduire des cours sur le changement climatique à l’école. A la surprise générale, la présidente du Conseil Souâd Ayada invita un climato-sceptique reconnu à participer, dans la volonté d’interroger tous les participants au débat du changement climatique. C’est alors que j’ai compris que le manque de compréhension à ce sujet atteint même les plus hautes sphères de l’éducation nationale.
L’hypothèse initiale selon laquelle le changement climatique est un débat est foncièrement fausse. Le débat est une discussion ou un ensemble de discussions sur un sujet, précis ou de fond, à laquelle prennent part des individus ayant des avis, idées, réflexions, opinions plus ou moins divergents. Or une étude menée en 2009 par Peter T. Doran, professeur de géologie et de géophysique, spécialiste du climat dans les régions polaires, met en lumière que plus de 97% des experts climatiques qui travaillent et publient activement sur ce thème appuient la thèse d’un changement climatique d’origine humaine*. Il apparait donc clairement que le changement climatique est beaucoup plus proche d’un consensus scientifique que d’un débat de société parmi d’autres.
*Voir aussi l’article de Andereg, Prall, Harold et Schneider : « This result closely agrees with expert surveys, indicating that ≈97% of self-identified actively publishing climate scientists agree with the tenets of ACC.» in Prallhttps
Oui bien d’accord ce n’est pas un débat mais un fait. Ne pas le reconnaître fait perdre un temps précieux aux états et aux citoyens pour poser le vrai débat : comment limiter les dégâts encore limitables, et nous adapter à ce qui ne peut être évité, tout en maintenant la cohésion des sociétés ?