Ne pas se pencher au-dehors
(extraits)
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A lecture de la version 1, Gabriella Zalapi est encourageante – très bon rythme, monde dense – mais suggère de remédier à l’accumulation des participes présents, aux phrases trop longues, à l’insuffisance de virgules permettant la respiration du lecteur, et souligne la nécessité de regrouper les informations contextualisant le propos de manière à donner plus de fluidité au texte.
Version 1
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Elles étaient nombreuses, ces gares toutes identiques dans leur fonction et pourtant chacune distincte par son organisation ou son esthétique qui l’imprégnaient d’images se superposant pour dessiner un entrelacs inextricable de cheminements de rouille filant vers des horizons inconnus. Jamais pour Denis, Austerlitz ne serait une victoire napoléonienne. Répondant à l’injonction familiale d’ascension sociale posée par sa petite tribu septentrionale, il avait fini par trouver plus au sud un emploi sûr et respectable dans l’administration des chemins de fer. Austerlitz était la gare qui ouvrait la perspective enjouée des terres ensoleillées du midi et des douces collines de Guyenne.
(…)
Version 2
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Elles étaient nombreuses ces gares qu’il aimait tant, toutes identiques dans leur fonction et pourtant chacune distincte par son organisation et son esthétique. Elles étaient nombreuses les images qui se superposaient et dessinaient un entrelacs inextricable de lignes de rouille filant vers des horizons inconnus. Jamais pour Denis, Austerlitz ne serait une victoire napoléonienne. Austerlitz était la gare qui ouvrait la perspective enjouée des terres ensoleillées du midi.
Marc Bécret se rapproche de Zola! « On partait. D’abord, le mouvement fut insensible, puis le train roula. Il fila sous le pont de l’Europe, s’enfonça vers le tunnel des Batignolles. On ne voyait de lui, saignant comme des blessures ouvertes, que les trois feus ce l’arrière, le triangle rouge. Quelques secondes encore, on put le suivre, dans le frisson noir de la nuit, Maintenant, il fuyait, et rien ne devait plus arrêter ce train lancé à toute vapeur. Il disparut. », a écrit Zola à la fin du premier chapitre de La bête humaine. Masi je suis sûr que Marc Bécret, lui, ménagera le lecteur et proposera des rencontres plus agréables que les guet-apens imaginés par le grand écrivain naturaliste. Zalapi l’a dit.