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« La famine du Bengale de 1943 est la deuxième famine la plus meurtrière à s’être déroulée durant la colonisation du sous-continent indien par l’Empire britannique » (Wikipédia)
Il faut noter que cette famine fut largement causée par les décisions du gouvernement britannique et de Churchill.
Elle demeure une tache indélébile, la plupart du temps occultée des livres d’histoire, sur la biographie du héros européen.Mais la famine de 1943 demeure aujourd’hui encore un sujet de ressentiment de la part d’une partie de la population bangladeshie.

 

ওখানে এখন মে–মাস তুষার–গলানো দিন,
এখানে অগ্নি–ঝরা বৈশাখ নিদ্রাহীন ;
হয়তো ওখানে শুরু মন্থর দক্ষিণ হাওয়া ;
এখানে বোশেখী ঝড়ের ঝাপ্টা পশ্চাৎ ধাওয়া ;

এখানেসেখানেফুলফোটেআজতোমাদেরদেশে
কত রঙ, কত বিচিত্র নিশি দেখা দেয় এসে ।
ঘর ছেড়ে পথে বেরিয়ে পড়েছে কত ছেলেমেয়ে
এই বসন্তে কত উৎসব কত গান গেয়ে ।

এখানেতোফুলশুকনো, ধূসররঙেরধুলোয়
খাঁ–খাঁ করে সারা দেশটা, শান্তি গিয়েছে চুলোয়
কঠিন রোদের ভয়ে ছেলেমেয়ে বন্ধ ঘরে,
সব চুপচাপ : জাগবে হয়ত বোশেখী ঝড়ে ।

অনেকখাটুনি, অনেকলড়াইকরারশেষ
চারিদিকে ক্রমে ফুলের বাগান তোমাদের দেশে ;
এদেশে যুদ্ধ মহামারী, ভুখা জ্বলে হাড়ে হাড়ে—
অগ্নিবর্ষী গ্রীষ্মের মাঠে তাই ঘুম কাড়ে
বেপরোয়া প্রাণ ; জমে দিকে দিকে আজ লাখে লাখ—
তোমাদের দেশে মে–মাস ; এখানে ঝোড়ো বৈশাখ॥

A toi, Europe

Chez toi Mai se recouvre de neige
Ici Boisakh* fiévreux passe des nuits brûlantes
Chez toi, c’est patiemment qu’un vent du sud s’amorce ;
Ici le vent dégage la tempête avec force

*mois du calendrier bengali, du 15 avril au 15 mai

Mais les fleurs confusément s’éveillent dans nos deux mondes
Combien de couleurs et de nuits à attendre
Combien d’enfants tournant le dos à la maison,
Combien de festivals, de chansons fredonnées,
Le printemps devra-t-il consumer ?

Ici regarde ! Les fleurs sont sèches et monotones
La nation vit éviscérée, la paix est embrochée
Les enfants se cachent par peur du soleil strident
Et tous se taisent : si mai livrait un ultime tumulte ?

Au bout, l’aigreur du forcené, des combats autant qu’on veut
Ton pays se recouvre de jardins, partout ils fleurissent
Dans le mien la guerre contamine chaque ombre, la faim hurle
Dans chaque recoin de nos terres, l’été ténébreux

Endort par millions nos âmes téméraires
Et nous nous réveillons en mai dans ton pays ;
Au mois de Boishakh dans le mien.
Mais la tempête, la mort, ne frappent qu’ici

To you, Europa

In your country, May is covered with snow
Here Boisakh* feverishly spends burning nights
In your country, it is patiently that a south wind begins;
Here the wind tames the storm with rage

*Month of the Bengali calendar, April 15 to May 15

But the flowers confusedly awaken in our two worlds
How many colors and nights to wait?
How many children turning their backs to the house?
How many festivals, how many songs hummed,
Shall spring consume?

Here look! The flowers are dry and dull
The nation lives gutted, peace is skewered
The children hide for fear of the shrill sun
And all are silent: if May delivered a final tumult?

At the end, the bitterness of the forcible, there are fights as much as one wants
Your country is covered with gardens, everywhere they bloom
In mine, war contaminates every shadow, hunger screams
In every corner of our land, the dark summer

Sleeps our reckless souls by the millions
And we wake up in May in your country;
In the month of Boishakh in mine.
But the storm, death, strike only here
 

Nina Cabanau

Nina Cabanau

Née en 1990, Nina Cabanau est diplômée de l’ISIT (traduction) et de l’INALCO (bengali, hindi). Elle partage son temps entre l’enseignement et la traduction. Elle aime apprendre des langues en autodidacte et partager sa passion pour les idiomes invisibilisés. Elle est l'auteur d'un recueil de poésie (Légendes de Plexiglas, L'Harmattan, 2021, à paraître).

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